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    Enfant (c'est à dire dans les années 60), je préférai les Aventures Excentriques de Paul d'Ivoi aux Voyages extraordinaires de Jules Vernes. Je les trouvai plus romantiques. Et l'un de mes livres de chevet lu et relu était Les Aventures merveilleuses mais authentiques du Capitaine Corcoran d'Alfred Assollant que je jugeais désopilantes et chevaleresques tout à la fois. je viens d'ailleurs de m'apercevoir que je ne suis pas la seule à penser ainsi si j'en crois le site du département de la Creuse.

    http://www.encreuse.com/personnalites/assolant/

    "ASSOLLANT et son influence "
    Alfred assollant a marqué des générations, ainsi dans le fameux bob Morane "la vallée infernale", on peut lire :
    "Il (Bob) trouva seulement un roman qui avait enchanté ses jeunes années et que, avant de quitter la France, il avait emporté comme une sorte de relique. C'était "Le Capitaine Corcoran". L'auteur y relatait les aventures et mésaventures d'un Français chevaleresque et audacieux qui parcourait les Indes en compagnie de son tigre apprivoisé, y faisait la guerre et y épousait une belle princesse". (Chap. X)
    Sans Assollant, point de LUPIN puisque Maurice Leblanc avoua "Les auteurs qui ont pu m'influencer sont plutôt ceux de mes lectures d'enfant : Fenimore Cooper, assollant, Gaboriau, et plus tard, Balzac, (...)."
    Mais d'autres auteurs moins aventureux citent assollant comme une référence : Sartre dans "Les Mots" en fait une source d'inspiration : "Cette fois, j'ai touché le fond. Il ne me reste plus qu'à prendre sur la table "les Aventures du capitaine Corcoran", qu'à me laisser tomber sur le tapis, ouvrant au hasard le livre cent fois relu [...] Corcoran fait des battues dans la bibliothèque déserte, sa carabine sous le bras, sa tigresse sur les talons. [...] Tout à coup Louison, la tigresse, se met à gronder, Corcoran s'immobilise : voilà l'ennemi. C'est le moment palpitant que ma gloire choisit pour réintégrer son domicile." et Léon Daudet, fils d'alphonse dans "L'homme et le Poison" fait même du nom "corcoran", un syndrome pour qualifier des hallucinations cocaïniques : " Un explorateur célèbre, ayant fait, pour voir, une piqûre de cocaïne, aperçut dans un coin de la chambre un tigre magnifique et apprivoisé, pour lequel il se prit d'une affection soudaine. L'ivresse se dissipant, le bel animal disparut «Bah! ? se dit l'explorateur - je le retrouverai demain. » Or, ni le lendemain, ni les jours suivants, quelle que fût la dose de poison, il ne devait plus revoir son seigneur tigre, évanoui à jamais dans la jungle hallucinatoire. Six mois plus tard, il se suicidait de chagrin, ou, du moins, son suicide cocaïnique prenait, comme prétexte, l'absence du cher tigre. Cet exemple classique est connu sous le nom de «Corcoran», en souvenir du roman célèbre d'Assollant. ".

     Vous pouvez lire ce roman d'aventures destiné aux gamins d'il ya plus de cent ans, sur Galleca ainsi que d'autres des ouvrages de l'écrivain et journaliste.

    En mémoire de mon jeune temps, j'avais acheté au hasard des brocantes un autre bouquin d'Assollant, édité aux Editions Garnier dans leur collection fort intéressante des Classiques populaires, François Bûchamor.

    Je survolais aujourd'hui ce roman qui conte les mésaventures d'un paysan pris dans la bataille de Valmy, avec tout autant de bonheur. Une écriture populaire si vivante, pleine de portraits de gens que l'on pourrait encore croiser et qui pourrait servir d'exemple dans les écoles, une vision de la guerre vécue par le peuple, très différente de ce que l'on a coutume de conter.Tout ce désuet sonne finalement très actuel avec des tableaux vivants qui n'en finissent plus de bavarder, toute une meute de personnages aux prénoms simples et aux noms aux diphtongues si franchouillardes que l'on en a nostalgie. Et, certainement, Alfred Assolant eût fait de nos jours, un excellent auteur de sitcoms pour son authenticité, sa verve, son sens aigu de l'observation toujours présents dans la description de la vie de tous les jours prise dans des tourmentes existentielles qui dépasse l'individu.

    A raccommoder ainsi les bouts d'anecdotes tissées d'amours frugales, de fêtes rustiques et de batailles de circonstance, Assollant atteint des dimensions épiques en toute simplicité. 


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  •   dessin en couleurs sur le thème du book America, the Beautiful, par son auteur Moon Unit Zappa, écrivain et comédienne née en 1972 aux states, souvent définie comme la fille aînée de Frank Zappa, ce qu'elle est vraiment pour le meilleur et pour le pire

    j'ai trouvé cette illustration sur son site tout en aquarelle http://www.moonzappa.com/

    après avoir lu ce livre qui en français, donne Papa, les mecs et moi  comme si America, la Belle n'eût pas mieux convenu

    America, c'est l'héroïne, une trentenaire dans le genre de Moon Unit avec un drôle de prénom comme celui de son auteur qui signifie "module lunaire" et un père célèbre comme son auteur encore, sauf que celui-là était peintre branché au lieu d'être rocker

    le roman acidulé et frais d'une jeune femme qui n'en finit plus avec son oedipe et son adolescence et s'obstine à choisir des types qui la larguent

    c'est léger avec de l'humour comme tous les romans de cette veine-là, un peu autobio mais surtout révélateurs d'une époque un peu instable avec plein de gens qui se cherchent

    vite lu et défatiguant à petites doses un peu genre courrier du coeur pour magazine à filles à qui on ne la fait pas...


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  • L'un de mes derniers bouquins.

    Je lis des livres empruntés à la médiathèque, plus envie d'entasser les livres, cela se fait sans doute au détriment des auteurs, quoique pour beaucoup d'entre eux, les bibliothèques restent leurs premiers acheteurs.

    Il faudrait trouver de nouvelles manières de rétribuer les créatifs, un système où l'on pourrait distribuer à tous tout en permettant aux producteurs de gagner un bonus par rapport aux oisifs... mais l'utopie n'est pas dans mes thèmes du jour...

    Le problème de l'emprunt est que beaucoup de bouquins sont à lire par petits coups ainsi les Oeuvres de Georges Henein que je vais restituer avec un sacré retard, un Egyptien d'expression française, comme on le signale sur la pochette, aux Ed Denoël, compilation de poèmes, récits, articles, pamphlets etc. car l'homme était journaliste et écrivait beaucoup sur des thèmes variés pour la presse égyptienne mais aussi l'Express, Jeune Afrique...

     

    L'écriture est vraiment très belle tout à la fois précise et pleine de trouvailles et d'intelligence. Il est difficile de choisir un extrait, car tout est bon ! Un bout de poème donc qui dit l'esprit de l'auteur, qui est sans doute, à la manière de Musset, cet inconnu, "cet orphelin vêtu de noir" .

    Un extrait de Budapest 1956

    Un inconnu a mis le rire aux poudres

    La vie n'est plus tressée comme un cahier de rides

    Un émoi matinal dénoue la chevelure du vécu

    Les hommes posent leurs mains au hasard

    Tantôt sur un sein tantôt sur une forêt qui brûle

    Ils avancent dans la nudité d'un monde qui s'accomplit

    Là où tout devient visible de très loin

    Là où l'on se frotte les yeux

    Comme les femmes des pays froids

    Frottent leurs vitres par un jour d'hiver...


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    autoportrait de Dos Passos, peintre et écrivain américain (1896-1970)



     http://www.histoire.fr/bleu/html/archivesduxxesiecle/archidospassos.htm



      

     

    Manhattan Transfer de John Roderigo Dos Passos

     

     Une relecture qui m'a enthousiasmée et je suis surprise en prenant conscience que le roman ne m'avait pas particulièrement marqué adolescente alors qu'il est tout simplement génial.. comme quoi ma sensibilité a bien changé... ceci sans que je puisse décider si c'est en mieux ou en pis, probablement les deux à la fois...

     

     Peut-être ne l'avais-je même pas fini...

     

     C'est l'inconvénient des ouvrages empruntés en bibliothèque, certains ne tolèrent pas une lecture monolithique, je veux dire en un trait. Ils se goûtent mieux par petits morceaux, pris dans l'ordre ou même au hasard comme c'est le cas de Manhattan Transfer qui est un vrai kaléïdoscope d'évènements miniatures pris dans la métamorphose d'une ville, New York.

     

     Dos Pasos l'a écrit juste après la première guerre mondiale et il a été publié en 1925. le bouquin raconte le développement de Manhattan. Toute cette ville de New york dont l'effervescence et le gigantisme emportent sa population comme le ferait un fleuve en crue, et la soulèvent ou la noient. Les individus sont là comme des milliers de fourmis grouillantes, dont l'identité s'efface au profit de la collectivité; et l'on reste confondu devant le dépassement de l'homme par son oeuvre même. 

     

     C'est un fouillis ordonné de descriptions et de récits enchevêtrés où s'agitent des dizaines de personnages pris dans des histoires différentes mais qui ont pour point commun, une soif d'espoir inextinguible en un monde meilleur alors même qu'ils sont broyés par cette idéologie de la réussite qui les tient.

     

     Toute une accélération des mutations, qui désempare les vieux et bouleverse la jeunesse.

     

     "Le crépuscule de plomb pèse sur les membres secs d'un vieillard qui se dirige vers Broadway. quand il contourne l'étalage de Nedick, au coin de la rue, quelque chose se déclenche dans ses yeux. Poupée brisée parmi les rangées de poupées vernis, articulées, il se traîne, la tête basse, jusque dans la fournaise palpitante, jusque dans l'incandescence des chapelets de lettres lumineuses. "Je me rappelle quand tout cela était des prairies" gronde-t-il au petit garçon."

     <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>« Le port regorge de paquebots zébrés, pie, rayés comme des mouffettes. Les Narrows sont bourrés de lingots. On empile les pièces d'or jusqu'aux plafonds dans les sous-sols du Trésor. Les Dollars gémissent dans les antennes de radio. Tous les câbles émettent des dollars. »</o:p><o:p> </o:p>


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  • Le web nous permet de lire directement sur notre écran, moult romans, nouvelles, contes, poèmes, essais en tous genres, d'auteurs que, souvent, nous ignorons encore. Une manière rapide de survoler une oeuvre ou certains de ses extraits et de choisir peut-être d'en acheter son édition papier en toute connaissance de cause.
    Ce soir, je me suis arrêtée sur Simples contes d'une planète bleue de Jean Pierre Depetris dont la lecture des premiers récits a satisfait mon goût du merveilleux.

    http://jdepetris.free.fr/Livres/planet_blue/index.html#t


    J P Depetris tient aussi un très beau site littéraire qui paraît riche d'enseignements et que je ne fais pour l'instant que découvrir.

    http://jdepetris.free.fr/index.html

    à retenir aussi sa liste de liens renvoyant vers des sites et des blogs d'écrivains et d'artistes.

    http://jdepetris.free.fr/pages/vois.html


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