• vendange-danger-j'ai bu-buraliste-liste noire- noir et rouge

     






    Il est dit que le vin change de goût selon la forme du verre qui le contient. C'est là un fait dont je ne doute pas, que chacun peut constater et qui dépasse certainement l'expérience subjective telle qu'elle est couramment définie. Il s'agit entre autres de concentrer l'arôme ou d'oxygéner plus ou moins le vin afin de développer le bouquet... La finesse du verre entre en compte et aussi son rebord qui doit s'effacer pour laisser les lèvres et la langue appréhender directement le contenu...




    De même l'inspiration change avec le médium qui lui permet d'émerger. Pour ne parler que d'écriture vous ne rédigerez pas la même chose à la main, à la machine ou sur un clavier d'ordi, et encore à chacun des postes, vous trouvez quantité de nuances différentes, au crayon, au bic ou à la plume, vieille olivetti ou Hewlett électrique, IBM, pc, mac à colonne, portable. Tant d'informations passent par le palper des doigts qui vous renvoient à des ambiances, celles de votre histoire ou d'autres, sagement thésaurisées dans votre adn ou ailleurs, là où s'accumule la mémoire karmique, peut-être tout simplement au sein de l'atome. Et puis aussi la vitesse d'écriture influe grandement, comme la respiration d'un amant qui rythme votre souffle et réveille vos sens.




    Enfin, il y a le lieu et l'environnement qui l'accompagne et où confluent nature et histoire humaine. Hasard de la naissance et de la vie qui s'ensuit mais aussi pour l'observer de plus près, fruit d'une décision interne, d'une attention soutenue, d'un engouement têtu comme tel écrivain ou même rapporteur qui ne saura travailler qu'au fond d'un bistro, et pas n'importe lequel bien sûr. Plus généralement, l'on écrit chez soi, se retirant dans son univers bien clos, et si la plupart s'installent à un bureau ou à un bout de table, d'autres s'affalent sur leur canapé voire restent dans leur lit dans des positions incongrues. Celles-ci les libèrent-ils quelque part ou bien au contraire leur apporte-t-elles davantage de rigueur par un jeu d'oppositions qui échappe au sens commun.

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    Pour digresser un peu sans jamais s'éloigner vraiment, de ce thème des conditions matérielles de l'écriture, il y a des héros que l'on ne glorifiera jamais assez, tel Marx griffonnant quelques unes de ses meilleures pages, dans la misère de son petit appartement londonien, entouré de sa femme et de ses cinq enfants, tous gelés, malades et affamés. Comment a-t-il pu écrire dans de telles conditions ? Quel prodige de concentration a-t-il fallu, à moins que tout au contraire, l'ambiance familiale mêlée aux détails sordides d'un quotidien difficile n'ait agi sur lui comme un engrais. Mais surtout l'on peut se demander dans quelle mesure son propre dénuement a influé son écriture et par là même, l'histoire.

    <o:p> </o:p>Mes propres réflexions me donnent envie de relire l'Idiot de Dostoïevski

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