• Tribunal

    Quelque peu triste de ma journée d'hier à l'audience de correctionnelle du tribunal, passée à attendre assise sur un banc en bois que l'on veuille bien m'appeler. Comme je n'avais pas pris d'avocat, je suis passée la dernière, l'huissier aurait pu m'en informer.Vu défiler des gens qui avaient pour tares principales d'être très pauvres et peu instruits pour la plupart. Où sont donc les vrais trafiquants et détourneurs de fonds ? les vrais escrocs, où étaient-ils ? une gitane qui s'était disputé un bout de trottoir avec une autre prostituée, une mère de 7 enfants qui avait prétendu qu'on lui avait volé son chéquier pour faire quelques chèques sans provision au moment de noël... la plupart des cas méritaient davantage de soutien social que des amendes !




    Et cette façon qu'avaient les magistrats de vouloir faire dans la morale était complètement indécent.




    Ils étaient d'ailleurs toujours aussi caricaturaux et à côté de la plaque. Quant à moi, j'ai réclamé la nullité car les perquisitions que nous avons subies au magasin ne me paraissent pas très réglementaires si l'on se réfère aux articles 56 et 76 du code de procédure pénale. J'avais les nerfs et comme je n'ai pas l'habitude et que je suis trop émotive, je craignais de parler trop doucement, alors du coup, j'ai dû crier trop fort et je me suis plainte de tous leurs procédés. Le président m'a menacée deux fois d'expulsion. Mais je m'en fous, j'ai presque dit tout ce que j'en pensais du moins dans le cadre étroit d'une "récidive" puisque nous n'avons pas fait appel après une première ordonnance. Mais enfin, j'ai, tout au moins, parlé jusqu'au bout. En prenant beaucoup sur moi-même car cela me paraît si vain et surtout si dérisoire que j'ai tendance à fuir ce genre de situation. La connerie de l'autre est si contagieuse, particulièrement la connerie de ceux qui prétendent disposer d'un pouvoir, surtout si celui-ci leur est conféré par l'état. Je n'ai bien sûr pas eu gain de cause et j'ai été condamnée à 500 € d'amende qui vient s'ajouter aux 300 auxquels j'ai déjà été condamnée l'année dernière. Bon, le procureur avait demandé 2000, faut-il donc que je sois satisfaite que cela fut tout de même à la baisse ? Je ne crois pas et j'ai du mal à avaler cette "récidive" là qui est le résultat d'un piège policier, j'en suis persuadée. Et nous avions réellement gardé les objets qui restaient pour échange auprès des fournisseurs. Ce qui m'a posé problème et a fait que je remettais tout le temps cet échange, c'est que je ne savais plus quoi et où, car sur les factures, les petites choses ne sont  pas désignées, sinon sous un numéro de référence peu stable d'une année à l'autre.




    Et puis toute l'affaire est ridicule. Cette histoire de représentation de feuille de cannabis valant pour incitation à la drogue est abusive. En elle-même car elle peut être l'expression d'une opinion, celle de la demande de légalisation. Et puis impossible à appliquer, elle entraîne une inégalité des citoyens devant la loi, puisque de nombreuses boutiques et stands sur marchés et foires, sur le même département vendent ces objets sans être inquiétés. Sans compter les couvertures de cd, les flyers et pubs, les paroles des chansons, les articles de journaux et bouquins, les émissions télévisées, les films etc qui illustrent et incitent à la consommation de cannabis bien plus que ce qui nous est reproché.




    Donc cela revient à sélectionner ceux que l'on va pénaliser, autrement dit, nous sommes surtout coupables du délit de sale gueule.




    Ce qui fait que j'aimerais bien porter plainte auprès du tribunal administratif si c'est possible.



    Cependant, il y a aussi l'envie de tourner la page parce qu'on a autre chose à penser et que faire plein de ramdam pour ça alors qu'il se passe plein de trucs graves partout, ça m'agace.




    Mais nous laisser faire m'énerve tout autant. Je trouve cela dangereux à terme ce déni de droit, ces lois nouvelles dont ils se réclament complètement anticonstitutionnelles, ce juge de proximité qui se comporte comme un procureur...




    On peut se poser la question: mais jusqu'où peuvent-ils aller ces gens-là si on ne les arrête pas en chemin ?








     






     








     


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