• Ils existent, je les ai vus

    Mans de Breich, chanteur occitan, lors de son passage à Béziers, dimanche soir, 16 juillet. 



    Voici bien longtemps que nous ne les cherchions plus dans cette ville de Béziers où pas une seule boutique de souvenirs ne pointe sa vitrine. Pas de vrai folklore apparent sinon un chameau que l'on fait défiler dans les corsos de carnaval et de féria et le jour de la fête St Aphrodise, la seule légende du pays qui s'illustre régulièrement. Il est vrai que ces temps-ci, la municipalité s'efforce de recréer quelque ambiance traditionnelle comprenant enfin combien le touriste s'esbaudit de ne rien trouver ici de typique sinon des férias à l'espagnole en beaucoup moins bien. Ainsi les 14,15,16 juillet, il y eut des festivités dites "occitanes". Jamais bien compris le pourquoi de ce mystère qui fait que l'on se sent si étranger à Béziers lorsqu'on vient d'ailleurs en même temps que l'autochtone reste caché au point où l'on pose la question de son existence véritable.Et bien voilà, nous en avons donc croisé dimanche soir, au hasard d'un retour de promenade où nous avions dégourdi nos jambes en faisant le tour de la ville à pied. Des gens de Béziers ou des environs proches qui se rassemblaient pour un concert et pour la défense de l'occitan fortement lié au terroir et à la vigne qui a été jusqu'à présent la richesse de la région mais dont le cours semble s'effondrer, aussi nombre revendications annexes parfois contradictoires s'expriment derrière l'attachement à la langue régionale, se fondant sur un passé ancien réactualisé tant bien que mal par les différents problèmes économiques que tous nous connaissons. Et pour la première fois que j'entends parler des biterrois du sac de Béziers en 1209, lors de la croisade des Albigeois, je m'étonne de la fraîcheur de l'évocation et des propos belliqueux qu'elle entraîne, ne serait-ce qu'en chanson et hochements de tête entendus. Alors bien sûr, je trouvais que cela manquait mais pas de cette manière là. J'aurais cru bon une commémoration annuelle des faits pour honorer la mémoire de ceux qui ont été massacrés mais non pas le retour de propos vengeurs où centre-nord, la France, quoi, est encore dépeinte comme un colon méchant. Cela me semble quelque peu extrémiste et triste et paradoxal lorsqu'on songe que beaucoup parmi l'assistance, sont fonctionnaires.

    Pendant la charadissa (débat) sur la langue d'oc, ponctuée de chansons contemporaines interprétées par leurs auteurs, à laquelle nous avons assisté dans le cloître de l'Eglise St Aphrodise, j'ai pensé moi-même à beaucoup de choses différentes, au plaisir et à la stabilité morale et affective que pouvaient donner des racines si fortes, à la tristesse qui pouvait s'emparer de ceux qui perdaient ce qui constitue une partie de leur identité mais aussi, et contrairement au discours entendu ou du moins pressenti car la plupart des propos étaient tenus en occitan que nous ne parlons pas mon mari ni moin, à ce retour en force de la régionalisation, dû à la mondialisation et à l'Europe,.Pour moi, les nouveaux pouvoirs accordés à la région, au département, à la commune, ne me conviennent pas. Je crains là, le gouvernement de réseaux occultes de notables locaux sur lesquels il est impossible d'exercer de pression autre que celle du bakchich. La centralisation me paraissait plus convenable que cette babélisation pratiquant le principe de la subsidiarité à outrance, qui fait que plus personne n'est responsable de ce qui ne va pas, que toutes les données négatives s'accumulent et que tout devient immensément coûteux tandis que les fonctionnaires se multiplient à chaque étage de la pyramide, commune, département, région, nation, Europe.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

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