• De la dangerosité de la vie

    fragment d'Entrée du Christ à Bruxelles, James Sydney Ensor, 1889

    Je lisais de la pub anti-cannabique.

    L'OMS (orgarnisation mondiale santé) dénonce la multiplication des cas de "schizophrénie irréversible" dues à l'usage du connabis dont la teneur en THC est bien plus importante que dans les années 70, 30/35% au lieu de 6/10%. (je cite de mémoire, flemme d'aller revoir le site)

    C'est vrai, il y a beaucoup de cas de schizophrénie dite "irréversible" (forcément, la soigner n'est pas vraiment dans les moeurs du temps).

    Nous avons un fils qui est dans ce cas-là. A-t-il fumé ? Oui, il a fumé. Pas beaucoup, certes. Les psy nous l'ont confirmé puisqu'ils n'ont jamais rien trouvé dans son sang à chaque hospitalisation.

    Cela n'empêche chez un sujet fragile, une fois peut suffire.

    Je connais bien la question, je suis moi-même parmi ces individus-là.

    Un rien me bouscule et me fait voir des ovnis plein le ciel et ce n'est pas qu'une parabole.

    Une bouif de hash peut me transporter là où la plupart des gens sont absents.

    je devrais parler au passé car ce n'est plus mon cas, depuis la cinquantaine, ça c'est fortement tassé. c'est peut-être ça devenir vieux. Les hallus se rétrécissent. L'esprit se formate selon les critères décents de la normalité.

    N'empêche que pendant très longtemps, n'importe quoi même en quantité homéopathique me faisait beaucoup d'effet. N'importe quoi, c'était aussi l'alcool, un verre suffisait à colorer fortement mes pensées.

    Mais aussi, une fois, à 18 ans, je me suis pris un genre de coma pour avoir avalé un bol de café fort afin de rester éveillée. Et j'ai mis une semaine à m'en remettre.

    Et puis la marche à pied, deux heures de marche à pied et je devenais mystique.

    Je ne dis pas de la marche à pied dans la neige où alors j'atteignais mes limites mentales.

    Sans compter le sexe, les émotions et sensations multipliées au point d'essayer de les amortir le plus possible. Et toutes les choses qui arrivent à tout le monde, la grippe (coma d'un mois quand j'étais enfant), les fièvres en général, les examens, les chocs divers, les accouchements, les deuils. Quand j'ai perdu ma mère à 23 ans (une ambulance conduite par un chauffeur ivre l'a écrasée) je me suis sentie possédée par elle, dans la tombe avec elle et je voyais les morts tenter de soulever les dalles afin de s'échapper de leurs tombes.

    Voilà ce que c'est d'être fragile. Il n'en faut pas beaucoup.

    S'il fallait interdire ce qui blesse les plus fragiles, tout devrait l'être, depuis les liqueurs jusqu'à l'alpinisme ou le canoë-kayak, à commencer par la conduite automobile qui fait n'oublions pas, voyons une statistique au hasard... plus de 8000 morts en l'an 2000, juste en France.


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