• Black out

    Black-out de Fredrik Skagen, Ed Gaïa, collection polar, 2002

    Voici un polar norvégien qui se déroule à Londres.

    L'intrigue :

    Un homme sortant d'un pub, se découvre amnésique. Séduisant quinquagénaire, élégamment vêtu mais ne disposant plus de son portefeuille, et donc de papiers d'identité et de moyens de paiement, il parvient cependant à acquérir une nouvelle personnalité grâce à des circonstances fortuites qui le mettent en contact avec le milieu de l'espionnage, et à ses propres ressources qui apparaissent intactes, langue anglaise couramment parlée, connaissance de la musique et de la littérature.

    En parallèle de ce récit, nous découvrons son épouse, norvégienne, elle aussi, qui l'avait quitté un instant pour une emplette et constate sa disparition. Le lecteur est progressivement informé d'un drame qui a précédé le voyage en Angleterre. Steinar Blix, l'amnésique, est traducteur de romans. Il sort d'une affaire de meurtre dont il vient d'être disculpé. On comprend grâce à l'histoire menée selon ce double tracé que Steinar souffre d'un black-out, soit une perte de mémoire motivée par les fortes tensions subies, voire par les effets de sa culpabilité.

    Plusieurs questions se pressent

     Sans papiers, sans argent, apparemment seul au monde, Steinar Blix parviendra-t-il à survivre ?

     Steinar Blix arrivera-t-il à retrouver la mémoire ?

    Steinar Blix, 50 ans, marié sans enfants est-il coupable du meurtre de la jolie et jeune auteure qu'il avait été chargé de conseiller ?


    Mon avis sur le bouquin

    Le style est un peu lent et littéraire pour les premières pages et j'ai d'abord eu quelques difficultés à accrocher.

    Disons que l'histoire m'ennuyait un peu... Puis elle tourne au scénario de bande dessinée avec des espions à la retraite qui traînent ici et là et prennent l'homme perdu sous leur aile.

    On est surpris de voir combien l'auteur s'enferre dans des péripéties aussi rocambolesques que de peu d'envergure, sans complexe aucun.

    Cependant, je me suis prise au jeu, et finalement j'ai apprécié cette résilience du héros qui s'invente un nouveau rôle, engage de nouvelles amitiés, trouve non pas un mais deux emplois. Curieusement, ce type devient crédible au fur et à mesure que l'histoire se poursuit et que le suspense s'affirme.

    Bref le lire est assez divertissant, les rebondissements témoignent d'un certain humour de situation. Les protagonistes sont croqués sans cette amertume dont témoignent souvent les écrivains. Certains sont plutôt sympas et même chaleureux. 


    Les petits trucs que j'y ai appris

    Butterfly, papillon en français, formé littéralement de butter, beurre et fly, voler, est une déformation du mot flutterby, soit s'envoler d'un côté de l'autre, voleter. Ouf ! on comprend mieux !

    La théorie des gênes égoïstes, évoquée par l'un des nouveaux copains de Steinar, alias Gordon Bell, je la réserve pour une autre fois

     

    Un peu de rigolade

    Oui, un soupçon d'humour noir anglais sous forme d'affiches destinées aux sans-abris. Fredrik Skagen les a-t-ils recopiés à partir de vrai tracts ?

    Je cite l'un d'eux :

    Logis vacant à West-End - avec accès direct sur célèbre grand magasin. Central, spacieux, aéré. Quelques nuisances sonores occasionnées par la circulation automobile. Refuge probable de certains passants effectuant une pause-pipi avant de regagner leur foyer. Idéal pour individus au caractère peu scrupuleux.

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :