• Passé ma journée en travaux et réparations, j'ai fait des trous dans les murs, remonté une chaise, recollé une glace, monté des cartons, descendu d'autres. Préparé le déjeuner. Pas le dîner, les gamins se sont débrouillés tous seuls. Mon mari et moi avons fini la tarte aux courgettes.

    Je ne suis sortie que pour chercher des serpillères, des éponges et du pq qui manquait.

    Poursuivi quelques pages de mes quelques bouquins en cours.

    Regardé la fin du film Malice avec je ne sais plus qui. Sur cassette. Il faut que nous refassions poser une parabole pour avoir de nouveau accès aux chaînes TV, ça commence à manquer.

    Faudrait que je télécharge quelques films. La flemme. Et puis notre lecteur dvd ne lit pas les divx, trop de bonne marque pour ça, j'en ricane

    Obligés chaque fois d'emprunter un lecteur aux gamins, des trucs qu'on a payé que 60 euros et qui font tout le boulot mieux que le nôtre qui en vaut 6 fois plus.

    Enfin, j'exagère un peu mais à peine et on ne va quand même pas se plaindre pour ça mais je le répète, ya de quoi ricaner

    Il faisait beau et très chaud.

    La vie de ménagère m'épuise. Vivement que je me remette à travailler au magasin.


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  • Un exemple d'usure commerciale par

    Pierre Dac dans l'Os à moelle, 1960

    Le commerce va très mal : même les gens qui ne payaient jamais n'achètent plus

    Un grand poète russe, Evgueni Evtouchenko, un extrait du poème, le Retard

     

    J'avais rendez-vous

    avec moi-même,

    et on m'invite

    à déguster

    ma propre dépouille mortelle

    au glouglou joyeux

    du vin.

    La vraie vie a cédé

    devant cette vie futile

    qui me saute dessus

    me harnachant de pacotilles.

    La vraie vie s'est brisée

    en centaines de vies vivotées

    qui m'exténuent 

    qui m'exécutent.

    Pour m'atteindre moi-même

    j'ai dû

    contre les autres

    me déchirer,

    et mes restes épars,

    mes lambeaux,

    les semelles des autres

    les ont piétinés.


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  • Je ne suis pas allée à la fête de la musique, trop fatiguée pour ça et la pensée de prendre quelques photos ne m'a même pas suffisamment motivée. Mon compagnon étant dans la même infâme disposition d'esprit, nous sommes restés à la maison comme d'hab.

    Nos enfants étaient partis à droite à gauche, deux d'entre eux à Carcassonne. Depuis une heure, nos trois derniers qui vivent encore sous notre toit, ont tous réintégré la maison.  

    Passé la soirée en pointillés, entre assoupissements et distractions mollasses,  de à regarder un film sur cassette que nous avions déjà vu, "Destination finale", écrit un peu sur un autre blog, lu un peu d'un roman vietnamien de Duong Thu Huong, Terre des Oublis, l'histoire d'une femme qui pour se conformer à ses obligations sociales rompt d'avec le mari qu'elle aime et dont elle a un fils pour revenir avec son premier mari qui avait été déclaré mort pendant la guerre, et qui revient au village, miséreux, malade et affamé de tout ce qu'il a perdu.

    Lutte entre conformisme et liberté individuelle. Difficulté de saisir ce qui est réellement juste et qui justifie l'obligation morale, le sacrifice de soi et de ceux qu'on aime.

    Les paysages paraissent sublimes, pleins d'une végétation grouillante, débordant de fleurs et de fruits.

    Un extrait:

    L'héroïne,Mién, mise face au dilemme, rester avec celui qu'elle aime ou repartir avec l'homme qu'elle avait épousé, adolescente, et pour lequel elle n'éprouve plus aucun sentiment, médite au sein de visions intenses qui font apparaître des armées de revenants, puis ses ancêtres en marche.

    Les ancêtres s'avancèrent alors. Turbans de gaze, tuniques de soie, jupes tombant jusqu'à terre, légers, silencieux. Dans l'espace éclairé de lumières pâles, les manches larges et souples de leurs tuniques remuaient, incertaines, mêlant le violet funèbre au noir. La lumière blanchâtre d'une aube naissante, dans les ténèbres de forêts pourrissantes. Ils s'avançaient vers elle, majestueux et, lentement:

    "Alors mon enfant, as-tu bien réfléchi ? L'être humain doit savoir se sacrifier pour payer une dette de reconnaissance. La femme décente doit d'abord apprendre à maîtriser ses désirs. Il est difficile d'agir selon la justice, mais nous devons savoir le faire. Le ciel a créé la femme pour qu'elle soit la poutre maîtresse de la maison, qui supporte le toit, pour que dans son lait, elle transmette notre humanité aux générations à venir. La femme qui ne sait pas se sacrifier, la femme sans noblesse et sans vertu ne remplit pas son devoir."

    Appris dans ce roman, qu'après la guerre, au Viêt Nam, toute une propagande entraîna les jeunes filles des villages à épouser des invalides de guerre qu'elles n'avaient jamais vu jusqu'au mariage dont plusieurs étaient célébrés simultanément au sein d'une manifestation collective où l'on rendait hommage au sacrifice des soldats puis des jeunes femmes qui donnaient leur consentement.


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  • je lisais sur le site officiel des Kamikaze Girls, j'ai donné le lien sous l'affiche du film, que les deux héroines correspondaient bien à deux mouvances japonaises féminines à savoir celle des Lolitas, ayant le goût rococo de jouer aux poupées à bonnet et jupe ample, (il y a une variante gothique) et celle des yankees, motardes bagarreuses, inspirées des américains relooké nippons.


    Regarder cette lolita m'a rappelé de vieux souvenirs d'ado où j'étais justement au collège à Versailles. Avec une amie, nous rêvions et dessinions des tenues affriolantes qui ressemblaient tout à fait à ce que porte Momoko, le bonnet en moins; nous préférions les capelines avec de longs rubans; et aussi les broderies étaient anglaises et les garnitures comportaient maints petits noeuds et volants. Pour parfaire l'ensemble, nous ajoutions quelques déchirures comme celles que l'on se fait en grimpant par-dessus un mur, quelques fils tirés qui balançaient souplement, de la salissure pour le relief, de vrais trous dans les jupons superposés, pour le suspense et le rouge aux joues. Bref, un peu de punk-attitude, du trash dirions-nous maintenant. Quant à nos pieds, ils étaient curieusement imaginés  nus et en poulaines (l'inspiration médiévale nous tentait même si elle était peu en harmonie avec le reste), j'avais d'ailleurs réalisé deux prototypes et en avait chaussé une paire en velours vieux rose, une journée entière pour me promener dans le parc.


    Et il y avait justement pas mal de Japonais qui se baladaient aussi.


    Comme quoi, le monde est vraiment tout petit dès qu'il se met à causer un peu.


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  • fragment d'Entrée du Christ à Bruxelles, James Sydney Ensor, 1889

    Je lisais de la pub anti-cannabique.

    L'OMS (orgarnisation mondiale santé) dénonce la multiplication des cas de "schizophrénie irréversible" dues à l'usage du connabis dont la teneur en THC est bien plus importante que dans les années 70, 30/35% au lieu de 6/10%. (je cite de mémoire, flemme d'aller revoir le site)

    C'est vrai, il y a beaucoup de cas de schizophrénie dite "irréversible" (forcément, la soigner n'est pas vraiment dans les moeurs du temps).

    Nous avons un fils qui est dans ce cas-là. A-t-il fumé ? Oui, il a fumé. Pas beaucoup, certes. Les psy nous l'ont confirmé puisqu'ils n'ont jamais rien trouvé dans son sang à chaque hospitalisation.

    Cela n'empêche chez un sujet fragile, une fois peut suffire.

    Je connais bien la question, je suis moi-même parmi ces individus-là.

    Un rien me bouscule et me fait voir des ovnis plein le ciel et ce n'est pas qu'une parabole.

    Une bouif de hash peut me transporter là où la plupart des gens sont absents.

    je devrais parler au passé car ce n'est plus mon cas, depuis la cinquantaine, ça c'est fortement tassé. c'est peut-être ça devenir vieux. Les hallus se rétrécissent. L'esprit se formate selon les critères décents de la normalité.

    N'empêche que pendant très longtemps, n'importe quoi même en quantité homéopathique me faisait beaucoup d'effet. N'importe quoi, c'était aussi l'alcool, un verre suffisait à colorer fortement mes pensées.

    Mais aussi, une fois, à 18 ans, je me suis pris un genre de coma pour avoir avalé un bol de café fort afin de rester éveillée. Et j'ai mis une semaine à m'en remettre.

    Et puis la marche à pied, deux heures de marche à pied et je devenais mystique.

    Je ne dis pas de la marche à pied dans la neige où alors j'atteignais mes limites mentales.

    Sans compter le sexe, les émotions et sensations multipliées au point d'essayer de les amortir le plus possible. Et toutes les choses qui arrivent à tout le monde, la grippe (coma d'un mois quand j'étais enfant), les fièvres en général, les examens, les chocs divers, les accouchements, les deuils. Quand j'ai perdu ma mère à 23 ans (une ambulance conduite par un chauffeur ivre l'a écrasée) je me suis sentie possédée par elle, dans la tombe avec elle et je voyais les morts tenter de soulever les dalles afin de s'échapper de leurs tombes.

    Voilà ce que c'est d'être fragile. Il n'en faut pas beaucoup.

    S'il fallait interdire ce qui blesse les plus fragiles, tout devrait l'être, depuis les liqueurs jusqu'à l'alpinisme ou le canoë-kayak, à commencer par la conduite automobile qui fait n'oublions pas, voyons une statistique au hasard... plus de 8000 morts en l'an 2000, juste en France.


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